Témoignages de paroissiens
Après l'annonce du décès du Père David Joppa, des témoignages ont été reçus mais n'ont pas pu être lus lors de la messe du 30 juillet.
Ces témoignages sont repris dans cette page.
Le père David était un prêtre dynamique, très soucieux des rites et de la beauté des messes. Ses homélies étaient profondes mais aussi très claires et imagées, accessibles aux enfants comme à tous les paroissiens. Il a su créer et faire communauté, notamment par la création d'un WhatsApp. Son départ pour l'Afrique l'avait déjà éloigné de nous, pour autant sa disparition est soudaine et prématurée pour nous mais sans aucun doute pour lui un aboutissement auprès du Seigneur. Je garde son sourire et son écoute bienveillante, sa mission bien remplie auprès de nous et de tous les paroissiens qu'il a rencontrés. Mes prières l'accompagnent.
Au revoir au Père Soleil
C’est une grande chance que d’avoir reçu David Joppa (1969-2022), prêtre togolais au service de notre paroisse. David a su se faire adopter par beaucoup et a non seulement accompli sa mission, mais a fédéré, et transmis, à tous ceux qui l’ont rencontré, sa foi vivante et joyeuse.
Votre joie, personne ne vous l’enlèvera(Jn 16, 20-23a)
Même si tous les départs sont terribles, il y a des pertes qui remuent plus que d’autres. Parce qu’il y a des rencontres qui sont fondatrices. Précieuses et rares, elles vous montrent que vous êtes sur le bon chemin. Fraîchement confirmée, j’ai eu la chance de faire la connaissance de David alors qu’il venait d’arriver dans la paroisse de Vence. David le Père Soleil avec lequel nous avons immédiatement su, avec toute ma famille, que nous partagions les mêmes valeurs. La plus belle, la plus intense, la plus forte et celle que j’ai envie de partager avec vous car pour moi, elle est à l’image de David, c’est le sourire et la joie. D’abord. Avant toute chose. En toutes circonstances. Cette fameuse joie profonde, sincère.
Je déborde de joie au milieu de toutes mes détresses (St Paul)
C’est aussi ainsi que nous perçûmes David à la fin de sa mission parmi nous et à l’aube de son départ pour le Togo. David qui s’était autant investi qu’attaché à notre paroisse et ses paroissiens. Souvent épuisé par d’incessants allers-retours entre les différentes communautés de la paroisse où il intervenait, des nuits courtes avec ses messages quotidiens sur le groupe WhatsApp ensemble qu’il avait créé et administrait à merveille. Cette joie profonde que David, bien qu’amaigri et profondément triste de quitter notre pays, avait retrouvée lors de son retour sur son sol natal en partageant avec nous des vidéos et photos des cérémonies où il officiait. Joie de présenter son premier baptême togolais. Joie de voir les fidèles danser, chanter, incarner cette foi qui porte, qui pousse, qui élève. Qui aide à transcender toutes ses difficultés.
Dieu aime celui qui donne joyeusement (2 Corinthiens 9, 6-11)
Cette joie lumineuse rayonnait sur son visage, incarnant sa haute générosité à l’image de l’énergie sans bornes qu’il mettait à notre service. Toujours présent. Toujours partant. Toujours disponible pour nous accompagner et nous guider, éclairer nos doutes mais aussi nous rencontrer. Dire oui à des repas partagés. Même si il nous rejoignait un peu tard car il avait dû rendre visite à des paroissiens après la dernière messe du samedi. S’assoir à côté de nos enfants. Les interroger avec humour, les écouter, répondre à leurs interrogations. Ses précieuses visites nous irradiaient. Le soleil entrait dans la maison alors que la nuit était déjà tombée. Une source dans le désert. Mais surtout un moteur qui entraînait tout le monde dans son sillage. Quelles belles messes, quelles belles assemblées. Notre église se remplissait à nouveau. L’engouement devenait palpable.
La bonté de Dieu est infinie car elle est un des aspects de sa miséricorde (Ps 86,5).
Ses sermons faisaient réfléchir avec toujours beaucoup d’humour, de poigne mais aussi une profonde et sincère indulgence pour les défauts, les erreurs, les doutes. David laissait place à cette vulnérabilité qui fait notre ciment tout en ouvrant des horizons, défrichant. Je me rappelle de ce dîner organisé avec toute notre famille pour la communion de notre aînée et des interrogations de cousins qui avaient déserté les bancs de l’église. Des questions directes, auxquelles il répondait avec tact, franchise mais aussi en faisant preuve d’une immense tolérance, d’une ouverture d’esprit aussi rare que précieuse. Et avec une spontanéité encline au partage, à l’échange, au débat d’idées. A la confiance. Une vraie foi ouverte, active, sincère, à l’image de notre humanité profonde, qui bouscule rassérène et apaise en même temps…
« Tant que la foi me donnera la force, je serai toujours joyeux ! » ((1901-1925)) Pier Giorgio Frassati, Lettre à sa sœur Luciana, Turin, 14 février 1925)
Aujourd’hui, oui nous sommes profondément tristes et même bouleversés par ce départ soudain de David. David, tu laisses un immense vide en nous. Nous accueillons notre tristesse, notre peine. Ton départ est une grande perte pour nous tous. Mais en hommage à toi, en souvenir de tout ce que tu nous a transmis, nous ne pouvons pas ne pas en faire quelque chose. Nous nous devons de chercher cette joie qui s’est un peu voilée, de la réchauffer, de lui redonner une place de choix, de la cultiver pour la transmettre à notre tour. Nous devons reprendre ton flambeau. Avec conviction et engouement. Nous devons nous aussi retrouver et garder cette joie profonde, douce, paisible et sincère. Nous devons nous rappeler pour toujours de ton sourire. Et sourire à notre tour.